9 October 2017

Santé mentale et soutien psychosocial des migrants et réfugiés : il est temps d’agir !

Santé mentale et soutien psychosocial des migrants et réfugiés : il est temps d’agir !

 

Bruxelles, 17 Novembre : Santé Mentale Europe (SME) est très préoccupée par les obstacles qui peuvent empêcher migrants et réfugiés d’accéder aux soins et au soutien dont ils ont besoin en matière de santé mentale, ainsi que par la gestion actuelle de la question migratoire par l’Union européenne, qui est loin de répondre aux besoins humanitaires actuels. Dans son document de position le plus récent, SME expose les raisons humanitaires, économiques et sociales qui justifient l’aide psychologique et psychosociale aux réfugiés en Europe et met en garde les États membres de l’Union Européenne contre les conséquences possible de leur inaction.

 

Plus d’un million de migrants et de réfugiés sont arrivés en Europe en 2015 et 300 000 encore depuis janvier 2016. La plupart d’entre eux ont subi des traumatismes psychologiques et physiques considérables ; ils ont été torturés, ont perdu des êtres chers, ont été exploités et victimes de violences. De nombreuses organisations de terrain, notamment des membres de Santé Mentale Europe, tentent d’alerter les autorités du risque que ces réfugiés, dans leur état de détresse psychologique, s’enfoncent dans des problèmes de santé mentale faute d’un soutien approprié.

 

L’accès aux soins de santé mentale et au soutien psychosocial devrait être une priorité et non un luxe. Une prise en charge psychologique de qualité est indispensable pour aider migrants et réfugiés à s’installer en Europe. En la leur refusant aujourd’hui, les États membres de l’UE ne font que repousser le problème.

 

L’Organisation mondiale de la Santé reconnaît que la prévention et les interventions précoces dans le domaine de la santé mentale sont moins coûteuses à long terme. Mais au-delà des raisons économiques et sociales évidentes, l’UE ne doit pas oublier ses valeurs fondamentales de droits de l’homme et de liberté. « Il faut rappeler aux États membres de l’UE que tous les migrants, quel que soit leur statut, quelle que soit leur nationalité, ont des droits fondamentaux qui incluent le droit aux soins de santé mentale », souligne Nigel Henderson, le président de Santé Mentale Europe. Les réactions psychologiques et la détresse des migrants et réfugiés face aux difficultés qu’ils rencontrent sont tout à fait normales.

 

Beaucoup d’entre eux peuvent bénéficier d’interventions sociales mais certains auront besoin de soins de santé mentale ou d’une aide plus spécifique. Quoi qu’il en soit, il faut bien se rappeler qu’une aide psychologique efficace doit prendre en compte les particularités culturelles, être centrée sur la personne et être accessible. « Beaucoup de ces gens n’ont jamais entendu parler de santé mentale ou de bien-être psychologique, ou alors ils en ont une autre idée et pensent que ces problèmes sont stigmatisants. Ils peuvent exprimer leur peur ou d’autres émotions d’une manière qui ne nous est pas familière », explique Nigel Henderson.

 

Le document de position appelle à :

– Une réponse européenne à la crise actuelle qui soit coordonnée et respectueuse des droits humains

– Des soins de santé mentale et un soutien psychologique culturellement adaptés et accessibles pour tous les migrants et réfugiés, quel que soit leur statut

– Une formation interculturelle et psychologique de tout le personnel en contact avec les migrants et les réfugiés, permettant d’identifier, de comprendre et d’aider les personnes en état de détresse psychologique.

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